Quels impacts pour le Ségur de la santé sur le recrutement et l’activité à l’hôpital ?

Du 25 mai dernier au 10 juillet, le Ministère de la Santé a lancé une concertation nationale entre les différents acteurs du monde de la Santé, du secteur public du secteur privé. Ordres et professionnels de santé, syndicats et fédérations, établissements et associations, ont été mis à contribution pour repenser le fonctionnement du système de santé français. Ce « Ségur » de la santé (du nom de l’avenue de Ségur, où siège le Ministère des Affaires sociales et de la Santé) avait pour objet de réunir les propositions autour notamment du fonctionnement de l’hôpital : revalorisation des salaires, évolution du temps de travail, gouvernance…
Autant de points critiques à aborder dans le prochain budget de la Sécurité Sociale. A un contexte matériel et humain déjà tendu depuis plusieurs années, est venu s’ajouter en ce début d’année la pression supplémentaire de l’épidémie de COVID-19. Celle-ci a rudement mis à mal les capacités et les moyens d’accueil des structures, ainsi que les personnels soignants, à la fois en ville et dans les services hospitaliers.
Quatre axes de travail principaux ont été déterminés, qui ont débouché sur un ensemble de 33 mesures à venir.

la politique de financement et d’investissement dans le secteur hospitalier

A contre-courant d’une tendance forte et durable, la politique de fermeture de lits hospitaliers (4200 en 2018) dans les établissements de santé devrait cesser, pour rouvrir dès l’hiver 4000 lits « à la demande » capables de s’adapter aux besoins situationnels de l’hôpital public.

La fin de la course à la rentabilité est également en vue. La tarification à l’activité devrait à terme peser moitié moins lourd dans la détermination des budgets des centres hospitaliers, au profit de la qualité de l’offre de soins.

La gouvernance des établissements médicaux

La prise de décision concernant la gestion locale des hôpitaux publics et privés est repensée, le poids de la fonction de directeur de l’hôpital, et celui des ARS étant jugé trop important. Éventuellement, en y intéressant de nouveau les élus locaux souvent exclus, mais également en renforçant les Conférences Médicales d’Etablissement.

La coordination territoriale des soins

Le parcours des soins va être repensé, en y intégrant la télémédecine et en s’appuyant davantage sur les structures de soins coordonnés en ville. En milieu hospitalier, l’accès aux soins non programmés devrait faciliter les conditions d’hospitalisation.

La transformation organisationnelle et financières des métiers de soin

Les carrières des soignants vont être fortement impactées en vue d’améliorer leurs conditions de travail.
Plusieurs accords ont déjà été signés.
La revalorisation des salaires est effective pour les personnels hospitaliers, dès septembre pour certains salariés de la fonction publique. 7.6 Mds€ y seront consacrés.
Le salaire des jeunes praticiens progresse notablement. Conjugué à un plafonnement de la rémunération des intérimaires, la volonté est clairement affichée d’attirer et de conserver les praticiens de manière pérenne à l’hôpital (enveloppe de 450 M€).
Des mesures pour faciliter l’exercice mixte ville/hôpital des praticiens hospitaliers seront mises en place, ainsi qu’une réforme de la prime d’exercice territorial dans les zones sous-denses.
Les places dans les filières étudiantes en santé, ainsi que l’encadrement, vont être augmentés, notamment dans les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (+5 à +10 %).
Au total, le recrutement de 15 000 soignants est d’ores et déjà prévu.
Des accords locaux devraient permettre de relever et de revaloriser les heures supplémentaires.

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